Voitures électriques: entre choc managérial et greenwashing?

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Présentation de notre problématique[modifier | modifier le wikicode]

La problématique que nous avons choisi de développer est la suivante : voitures électriques: entre choc managérial et greenwashing?


Depuis quelques années, certains constructeurs automobiles commencent à se tourner vers la voiture électrique. Présentée comme une solution d’avenir, il semblerait qu’elle ne soit pas autant écologique qu’annoncée. Nous cherchons à savoir si ces entreprises vont vraiment sauter le pas et modifier en conséquence leurs habitudes, que ce soit au niveau du concessionnaire, de la partie production, après-vente, ou même réparation. Ou si au contraire, la voiture électrique n’est que poudre aux yeux, un moyen de se donner une image éco-responsable vis-à-vis de l’opinion publique et de satisfaire les réglementations mises en place par les autorités publiques en matière de pollution.

Notre dossier de production[modifier | modifier le wikicode]

Notre reportage[modifier | modifier le wikicode]



Nous tenons à remercier chaleureusement:

Mr Gazaix, distributeur de pièces détachées Mr Boylé, concessionnaire chez Renault Mr Turcon, directeur de la stratégie immobilière dans la métropole nice côte d'Azur Mr Meurer, directeur marketing france chez volkswagen

Notre article journalistique sur la problématique[modifier | modifier le wikicode]

http://fr.slideshare.net/rochauss/article-journalistique-42488273


Le 1er décembre 2014, une conférence sur le climat s'est ouverte à Lima au Pérou afin de prendre rapidement des mesures globales pour enrailler le réchauffement climatique. Pourtant la France semble avoir déjà pris les choses en main. En effet depuis février 2014 le Parlement a adopté une législation réduisant les émissions de CO2 des véhicules. L'objectif d'ici 2020 est donc simple : réduire les émissions de CO2 à 95g à compter de 2021 contre 160 gr actuellement. Or, le secteur des transports est la première source d'émission de gaz à effet de serre en France. Cela nous a donc paru évident de commencer nos recherches sur les améliorations qui devaient avoir lieu dans le secteur des transports pour atteindre l'objectif fixé. La voiture et autres transports électriques nous ont alors parus tout désignés. Le parc automobile actuel ne comprend que peu de voitures électriques (seulement 3,1% de part de marché) même si le marché est en pleine expansion. Ainsi, chaque grande marque automobile y va de son nouveau modèle hybride ou totalement électrique. Ces nouveaux modèles engendrent-ils des répercussions et des adaptations techniques chez les concessionnaires ou ne sont-ils que de la poudre aux yeux, un effet de mode encouragé par les gouvernements qui cherchent à se donner une image de bons élèves ?


Pour répondre à cette problématique nous avons décidés d'interroger deux types d'acteurs du secteur : les différents concessionnaires automobiles qui, aujourd'hui, développent des voitures électriques et les institutions publiques, possiblement clientes. La première institution qui nous a intéressés (même si nous n’avons pas pu les interroger) est la Poste puisqu’elle est la première entreprise française à avoir modifié son comportement et à posséder aujourd'hui plus de 4000 voitures électriques en service. Cette organisation nous a fait prendre conscience de l'enjeu écologique qui est, d'après le site internet de la Poste, triple : «  devenir l’opérateur de référence en matière de logistique urbaine responsable, réduire de 20% ses émissions de CO2 par foyer desservi (entre 2008 et 2020) et améliorer les conditions de vie au travail des facteurs. ». Si on observe de plus près la formulation et l'ordre des enjeux, on constate qu'il s'agit d'abord d'une question d'image : devenir une référence. Il s'agirait donc bien de se donner une image de bon élève. Est-ce également le cas pour les mairies ? En effet, beaucoup d'entre elles ont désormais recours à la voiture électrique, c'est le cas de la ville d'Aix-en-Provence et de sa « Diabline » (petit bus électrique et silencieux qui transporte au maximum 8 personnes dans les petites rues piétonnes et pavées de la vieille ville) et même si la mairie n'a pas souhaité nous répondre, ce véhicule semble très bien accepté par les riverains même s'il paraît surtout utilisé par les personnes âgés. Le directeur de la Métropole de Nice cote d'Azur, Monsieur Turco, a accepté de répondre à nos questions. Nous avons alors découvert que son entreprise possédait plus de 110 voitures électriques à la disposition des employés. Il parle d’un réel changement des mentalités. Au tout début, l’utilisation de la voiture était perçue comme une punition pour les professionnels alors qu’aujourd’hui il y aurait même plus de demandeurs que de propositions. Quand nous évoquons la question du prix, il avoue qu’à ses débuts, la voiture électrique était très chère mais ce n’est plus le cas des nouvelles comme Zoé qui sont désormais créés en plus grande quantité. Pour lui l’intérêt de la voiture électrique en ville est triple : moins polluante, moins bruyante et elle abîme moins les bâtiments. Cependant selon lui, les maisons mères donnent peu d’informations aux vendeurs et garagistes, ce qui se répercute sur les clients. L’intérêt pour les marques serait purement économique.


Ainsi donc, beaucoup d'institutions publiques, d'entreprises mais aussi de particuliers ont désormais recours à la voiture électrique et même si cela représente une faible part du parc automobile, les concessionnaires ont du s'adapter à l'ouverture de ce marché en pleine expansion. Les concessions ont-elles du modifier leur comportement, sont-elles bien préparées? Nous avons interrogé deux grandes marques.


Nous avons tout de suite constaté les difficultés du secteur. Le premier concessionnaire, interrogé était le Volkswagen d'Antibes qui nous a expliqué que leur concession (de taille moyenne) n'avait pas eu la place d'installer les bornes de recharge et ils ne pouvaient donc pas en vendre. Ainsi donc la fabrication de la voiture électrique implique des modifications dans l'espace de vente et sans doute un coût. La concession Renault interrogée était mieux équipée. Sébastien Boylé a souligné le confort de ses nouvelles voitures mais a admis le manque de formation des garagistes et le manque de recul sur le produit. Le manque de formation a été appuyé par un apprenti, Dorian Gazaix, qui nous a expliqué que les formations étaient peu nombreuses et non obligatoires. Pourtant, Frédéric Gazaix, directeur d’un garage dans la région de Montpelier a souligné la dangerosité des moteurs pour les garagistes et la nécessité d’être formé et équipé pour la réparation (travail sous haute tension électrique).


La voiture électrique est dite écologique mais est-ce seulement le cas ? Dans l'idée évidemment : électricité pollue moins que le gaz à effet de serre. Cependant, le représentant de Volkswagen a souligné un point primordial : la fabrication d'électricité, (elle), est polluante. En effet, pour produire en France de l'électricité on passe par le nucléaire (avec 15% de voiture électrique en France, il faudrait l’équivalent de 5 à 15 réacteurs nucléaires en plus pour les alimenter) et c'est encore pire en Allemagne et en Chine ou on passe par le charbon. De même le représentant de Renault a souligné que la fabrication des batteries électriques était elle aussi plus polluante que le moteur à combustion. Il existe donc un véritable coût écologique à la fabrication de la voiture électrique mais pas seulement. Le coût est aussi économique. A terme, le développement de la voiture électrique sonnerait la mort des petites concessions qui n'ont ni les revenus ni les infrastructures nécessaires pour s'adapter à ce nouveau marché. Sur le marché français, cependant, les habitudes ont la vie dure et le marché ne semble pas entièrement prêt à l'arrivée de cette petite nouvelle. D'après les différents professionnels que nous avons rencontrés, le vrai futur de la voiture électrique se situe dans les pays en développement ou en pleine croissance (notamment la Chine). La voiture électrique européenne n'a cependant pas encore dit son dernier mot puisque le représentant de Volkswagen nous a confié que deux projets étaient en préparation, l'un pour augmenter le nombre de bornes électriques en collaboration avec Renault et Nissan et l'autre pour produire de l'électricité verte avec des champs d'éoliennes.


La voiture électrique est encore en phase de projet et les professionnels avouent que même si la voiture électrique n'est pas réellement un effet de mode, elle ne tient pas non plus toutes ses promesses écologiques.


Sources :

http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=33823#.VH4H-WSG8sE

http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/lessentiel/ar/199/1080/emissions-gaz-effet-serre-secteur-france.html

http://www.automobile-propre.com/dossiers/voitures-electriques/chiffres-vente-immatriculations-france/

http://www.france-mobilite-electrique.org/les-ventes-de-voitures-electriques-en-france,291.html

Learning log : quels sont nos apprentissages lors de ce cours ?[modifier | modifier le wikicode]

Ce cours nous a permis de nous familiarisé avec la notion de performance durable à travers nos recherches, nos interviews. Nous avons aussi trouvé que faire un reportage était original et nous a permis de sortir des sentiers battus. Nous ne pensions pas que la création d'un reportage était aussi complexe entre la prise de rendez-vous, l'organisation des plans, et bien sur le montage vidéo. Faire ce travail à plusieurs nous a aussi permis de composer avec les atouts de chacun.




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