Les pièces rouges : comment leur redonner une utilité durable dans l'économie ?

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Présentation de notre problématique[modifier | modifier le wikicode]

Nous sommes partis du constat qu'une grande majorité des Français ne se baissent pas pour ramasser les pièces de 1, 2 et 5 centimes trouvées dans la rue. En effet, celles-ci souffrent d'une dévalorisation économique et psychologique si bien que les Français les abandonnent au fond de leur tiroir. Ces pièces rouges sortent ainsi du système monétaire obligeant l'Etat à en frapper 800 millions chaque année. Aujourd'hui, 60 milliards de pièces rouges sont en circulation en Europe et parmi elles, une bonne partie ne servent à rien, ce qui représente une perte estimée à 1,4 milliard d'euros. D'où notre question, comment leur redonner une utilité durable dans l'économie ?

Notre dossier de production[modifier | modifier le wikicode]

Lien SlideShare vers notre dossier de production : http://www.slideshare.net/thmartel/dossier-de-production-groupe-n-148

Notre reportage[modifier | modifier le wikicode]

Nous tenons à remercier chaleureusement :

• Benjamin Dupays, créateur du projet CENTIMEO, pour sa gentilesse et sa disponibilité
• Ramesh Anbazhagan, employé de CENTIMEO
• Et tous les passants Grand-Place à Lille qui nous ont accordé un peu de leur temps

Notre article journalistique sur la problématique[modifier | modifier le wikicode]

Cent-cinquante ...


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..., c’est le nombre de pièces par habitant en circulation comme le déclare Christophe Beaux, PDG de la Monnaie de Paris. Aujourd’hui les Français font circuler moins souvent leurs pièces rouges que leurs compatriotes européens. Elles sont tour à tour perdues, laissées au fond du portemonnaie ou entassées dans une tirelire ce qui ne favorise pas leur circulation. Dès lors, quel est l’avenir des pièces rouges dans l’économie ?
La question est d’actualité puisque la Commission Européenne s’est demandée, en mai 2013, si un retrait de la circulation européenne des pièces de un et deux centimes était envisageable. Certains pays de la zone euro puisque d’ores et déjà tranché puisque les Pays-Bas et la Finlande n’utilisent plus ces petites pièces. Par conséquent, les prix ont été arrondis à 5 centimes près, ce qui a eu pour effet une augmentation générale des prix.
Néanmoins, à l’échelle de la zone euro, cette situation, si elle était amenée à être étendue à l'ensemble des membres de la zone euro, parait radicale. Les pièces rouges n'ont pas été créées il y a quinze ans pour dormir ou être supprimées.Comment peut-on les utiliser en les réinsérant intelligemment dans le système monétaire ?


Les consommateurs altruistes peuvent, depuis plusieurs années déjà contribuer à des projets caritatifs à l’instar de l’association Pièces Jaunes fondée par Bernadette Chirac. Effectivement, tous les ans au mois de janvier l’organisme collecte de ville en ville les pièces rouges pour améliorer les conditions de vie des enfants hospitalisés. Néanmoins, les pièces rouges ont-elles été créées pour être donné ? L’argent n’a-t-il pas plutôt pour fin d’augmenter le pouvoir d’achat des consommateurs, les utilisant quotidiennement dans les magasins ?

Il est par ailleurs possible, comme le souligne l’article R. 642-3 du Code pénal, de payer les produits et des services avec uniquement des pièces rouges. En effet, « le fait de refuser de recevoir des pièces de monnaie ou des billets de banque ayant cours légal en France selon la valeur pour laquelle ils ont cours est puni de l'amende prévue pour les contraventions de la deuxième classe ». C’est ainsi qu’en septembre 2014 une contribuable de Sallanches a eu l’audace de payer ses impôts avec des pièces de un, deux et cinq centimes représentant un poids de trente kilogrammes. Il y a cependant des limites à cela. En effet, bien qu’il soit possible de payer avec ces pièces, la remise à un commerçant ne peut pas excéder cinquante pièces par paiement.

Enfin, pour tout ceux qui considèrent qu’ « un sou est un sou » et que « des petits ruisseaux font des grandes rivières », il est aussi possible d’épargner vos petits centimes en les déposant à la banque, à condition toutefois qu’ils soient mis dans des rouleaux. Malheureusement, rares sont ceux qui ont recours à cette alternative très fastidieuse, chronophage et contraignante.


En marge de ces différentes alternatives, une startup créée par Benjamin Dupays, Centimeo, semble avoir trouver la solution qui pourrait redonner vie aux pièces rouges. Comme l’atteste le créateur, « le concept Centimeo permet de valoriser et de réutiliser des centimes d'euro qui s'accumulent au fond des poches en leur proposant des produits de bien-être et de grande consommation ». La start-up met à disposition des distributeurs permettant aujourd’hui d’acheter, avec nos pièces rouges, des chewing-gums biodégradables à l’unité ou encore des mono-doses de gels antibactériens. Cette initiative est louable parce qu’elle offre l’opportunité aux centimes de circuler, permettant ainsi à la Banque centrale européenne d’éviter d’en frapper sans cesse de nouvelles. Cela réduit de surcroît la consommation excessive d’acier utilisée pour leur fabrication. Aujourd’hui, Centimeo connait un succès qui l’a conduit à signer un accord avec la RATP pour installer ses machines dans les couloirs du métro parisien. A terme, ce projet pourrait s’étendre sur l’ensemble du territoire national voire même aux pays membres de la zone euro. Centimeo a effectivement pour ambition de devenir un véritable convoyeur de fonds à l’échelle européenne, collectant les pièces rouges et les redistribuant aux commerçants qui en ont besoin.

Cependant, ce beau projet nécessite encore quelques améliorations, notamment s’agissant de sa politique environnementale. Malgré le caractère biodégradable des chewing-gums,la pollution des emballages demeure problématique. De ce fait, Benjamin Dupays s’est vu refusé plusieurs fois un emplacement dans un lycée ou un restaurant universitaire en raison de ces conditionnements. Dès lors, l'utilisation à l'avenir d'emballages écologiques s'insérerait davantage dans une politique de développement durable et de respect de l'environnement. Par ailleurs, Centimeo offre aujourd’hui seulement deux types de produits, réduisant de fait le volume de pièces rouges que les distributeurs pourraient collecter s’ils proposaient une plus grande diversité de produits. Centimeo souhaite par conséquent mettre à la vente des produits alimentaires en mono-dose tels qu’un carré de chocolat ou un quartier de clémentine pour cinq centimes. Néanmoins la question du conditionnement, de la périssabilité et de l’hygiène se pose. Par ailleurs, le chiffre d'affaires de chaque distributeur n'atteint difficilement que les cinquante euros par mois environ, ce qui pourrait remettre en cause la rentabilité de l'entreprise. Rodolphe Mas, partenaire de Benjamin Dupays chez Centimeo et ancien étudiant à l'ESSEC le concède et affirme qu'il faut deux à trois ans pour qu'un distributeur puisse amortir le coût d'achat de la machine.


Verrons-nous à terme d’autres projets semblables à celui de CENTIMEO qui répondront à la question ?



Sources :

• Les moutons enragés [En ligne]. Les moutons enragés, 16 mai 2013 [consulté le 3 décembre 2014]. Disponible sur :
http://lesmoutonsenrages.fr/2013/05/16/retour-sur-la-suppression-des-pieces-de-1-et-2-centimes-deuros/
• Suite101 [En ligne]. Suite101.com Media Inc, 7 août 2013 [consulté le 3 décembre 2014]. Disponible sur :
http://suite101.fr/article/que-faire-de-nos-centimes-ces-pieces-rouges-qui-saccumulent--a20636#.VIYlDzGG9ni
• Centimeo [En ligne]. Centimeo [consulté le 3 décembre 2014]. Disponible sur :
http://www.centimeo.fr/
• La Tribune [En ligne]. La Tribune Hub Média, 12 février 2014 [consulté le 3 décembre 2014]. Disponible sur :
http://www.latribune.fr/actualites/economie/france/20140211trib000814775/le-fabuleux-business-du-recyclage-des-pieces-rouges.html

Learning log : quels sont nos apprentissages lors de ce cours ?[modifier | modifier le wikicode]

Nos apprentissages autour de ce projet ont été différents selon les missions qui nous ont été attribuées et notre rôle. Nous pouvons en citer plusieurs :

développer son esprit de curiosité sur un projet tout en ayant son regard critique quant à sa viabilité et ses limites
savoir travailler en équipe en y apportant ses propres compétences
créer une réelle synergie et non une simple accumulation des connaissances de chacun
devenir plus soucieux des problématiques liées au développement durable
améliorer ses compétences techniques, l'utilisation d'un logiciel de montage, iMovie pour l'un, et la création d'un page wiki pour l'autre

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