Feedback from the experts panel of group n° 140

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Expert 1 : Marc Haquette (m.haquette@cd2e.com) En charge du développement des activités liées à la Valorisation Matières, économie circulaire et de la bourse-déchets.

Après avoir glané des informations au CNR (Cercle National du Recyclage), nous avons également eu le contact de notre premier expert : Marc Haquette qui est spécialiste du recyclage plastique au sein de l’association Création Développement Éco-Entreprise (CD2E).

Nous l’avons donc appelé afin de nous entretenir avec lui.

En plus de nos recherches précédentes sur le polystyrène et son fonctionnement de recyclage, Mr Haquette nous a introduit ce matériau d’une manière plus technique et complète.

Tout d’abord, il nous a présenté l’efficacité du recyclage du plastique dans son ensemble puis s’est penché plus concrètement sur le polystyrène :

- En France, le taux moyen de recyclage des emballages est de 20% - Le taux moyen du recyclage du plastique est seulement de 5% - Ce sont des chiffres probants quant au manque d’efficacité du recyclage.

Mr Haquette a mis en avant l’existence des 4 résines plastiques principales :

1) Polypropylène/polyéthylène 2) PVC 3) PET 4) Polystyrène (polystyrène expansé (PSE) et polystyrène extrudé (XPS)

Ce classement regroupe les matières de la plus au moins recyclée. On constate alors que le polystyrène est délaissé dans le cycle du recyclage pour plusieurs raisons :

- Le polystyrène expansé est composé de 98% d’air et 2% de résine - Son bilan de performance environnemental est mauvais : la collecte, le regroupement et le tri du polystyrène consomment plus de CO2 dû au carburant utilisé lors des transports, que le C02 émis lors de sa fabrication. Son coût en énergie lors du recyclage est bien supérieur par rapport aux bienfaits qui en résulte. Le recyclage est trop onéreux, les entreprises préfèrent alors soit l’enfouir, soit l’incinéré, ce qui est un désastre pour l’environnement. - Le prix extraordinairement faible du pétrole n’incite pas les entreprises à recycler. En effet, le prix de vente moyen du polystyrène résiné s’élève à 1000€ la tonne. Prix dérisoire face au volume de PSE que l’on peut produire.

On a les techniques et la technologie nécessaire au recyclage du PSE, mais la principale entrave à la réalisation du processus à grande échelle réside dans son coût.

Il existe bien des substituts au PSE (coussins d’air et papiers-bulles) mais ces derniers restent en matières plastiques (dérivées du pétrole), ce qui ne constitue donc pas une solution durable.

Expert 2 : Paul Deffontaine (pauldeffontaine@orange.fr) Paul Deffontaine est le créateur/fondateur et ancien président du Cercle National du Recyclage. Le CNR a pour objectifs de : promouvoir la collecte sélective et le tri en vue du recyclage et d’aider les collectivités dans la mise en place des programmes de gestion de déchets pour participer aux économies de matières premières, d'énergie et préserver l'environnement

À la suite de notre entretien avec Paul Deffontaine, nous nous sommes conforté dans l’idée qu’il est préférable de trouver un substitut plutôt que de recycler le PSE. En effet, dans une logique d’économie circulaire, la rentabilité et la durabilité du recyclage du PSE ne sont pas optimales. Après analyse approfondies, les coûts provenant de la collecte ainsi que du transport sont des freins dans le processus du recyclage. Le bilan carbone de l’opération est fortement impacté par cette contrainte logistique.

Dans un premier temps, Mr Deffontaine avait imaginé un système de presse à huile montée sur un camion afin de collecter le polystyrène de déchetterie en déchetterie et d’ainsi limiter le nombre de camions sur la route. Ce projet semblait quelque peu irréaliste que de faire le tour d’un département avec un seul camion. Autre problème à son idée : que faire du polystyrène compacté sachant qu’il n’est pas remis sur le marché.

Trois freins se posent : 1) La maîtrise du gisement, capter l’ensemble du PSE à moindre coût : La démarche personnelle de chaque entreprise devrait être la suivante : rassembler l’ensemble du PSE présent sur leur site, pour ensuite aller le chercher. La logistique du transport et de la collecte du PSE pose alors le problème du mauvais bilan carbone et économique de l’opération.

2) Le coût de tri/régénération par rapport à la matière vierge : Une fois collecté, il faut encore trier le polystyrène en fonction de ses usages précédents (exemple avec la nourriture) et le compacter afin de supprimer les 98% d’air et de retrouver la matière vierge, le polystyrène résiné. Enfin il faut l’expanser à nouveau (ajouter les 98% d’air à la résine) pour retrouver un matériau utilisable dans le commerce.

3) Le pouvoir des grands groupes pétrolier sur la matière première : L’influence des Supers Majors sur la distribution du pétrole et de ses dérivés plastiques incite les entreprises à racheter du PSE neuf et à moindre coût, plutôt que de se lancer dans le processus coûteux du recyclage.


Enfin, nous avons évoqué des possibilités de substituts avec l’exemple du pop-corn qui n’est pas moins que du maïs expansé. Il a, à bien des égards, les mêmes propriétés : une structure capable absorber les chocs tout en ayant le même poids que le PSE. Son avantage comparatif réside dans son caractère organique. En effet, il est complétement biodégradable. Pour la mise en œuvre d’un tel projet, nous aurions besoin d’un financement à hauteur d’environ 45 000€. Ce budget regroupera la recherche et le développement du substitut et le dépôt d’un brevet.

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