Créer un reportage audiovisuel

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Description du module

Publics cibles : Temps d'auto formation pour ce module : Modèles économiques :

  • Public : Salariés de collectivités publiques
  • Privé : Travailleurs indépendants ou salariés
  • Personnel : Bénévoles
  • 1 mois pour découvrir : lire, visionner, écouter, utiliser...
  • 3 mois pour pratiquer et s'approprier : faire, essayer, s'approprier...
  • 6 mois pour mettre en œuvre et aller plus loin : re-faire, améliorer, perfectionner...
  • faites le vous même (gratuit)
  • faites vous accompagner par un médiateur numérique (coaching, formation et animation)
  • faites appel à un professionnel pour le faire pour vous (prestation)
Si vous vous posez la question avant ou après avoir lu cette page comment et qui peut vous aider, demandez de l'aide dans le groupe Médias Numériques Citoyens.

A SAVOIR : "Le savoir se donne, la connaissance se partage et le talent se récompense", merci pour les contributeurs de citer vos sources !


Introduction[modifier | modifier le wikicode]

Movilabtilios.png

Cette page a vocation à présenter la méthode selon laquelle un reportage audiovisuel peut être créé. Elle vise à offrir à tout un chacun une émancipation sur la maîtrise d'un mode d'expression audiovisuel permettant de communiquer, partager, faire découvrir une passion, un talent, un projet remarquable, ...

La présente documentation s'appuie sur une méthode et une expertise développée par O2Zone, partenaire fondateur de Movilab. Elle utilise également des ressources développées par les professeurs de Skema Business School, en partenariat avec O2Zone. Finalement, elle s'appuie sur un ensemble de ressources vidéos intitulées "Leçons de cinéma".

Méthodologie du reportage[modifier | modifier le wikicode]

Le choix de votre sujet[modifier | modifier le wikicode]

Un reportage, c'est évidemment d'abord un sujet à traiter. Dans le cas d'un reportage court (préférable pour débuter), une seule question à traiter suffit, suffisamment précise pour qu’elle puisse être appréhendée en un reportage de p.ex. 5 minutes. Gardez à l’esprit les éléments suivants pour choisir votre question de reportage : quelle va être la question qui va intéresser le plus mes auditeurs ? Qui va pouvoir l'accrocher en suscitant un véritable intérêt ?

Choisir votre type de reportage ?[modifier | modifier le wikicode]

Selon Paul-Stéphane Manier [1], on peut classer les reportages en 5 catégories, qui peuvent se compléter dans la construction de son projet :

  • Le témoignage : c’est un récit d’évènement fait par ceux qui y ont participé ou qui les ont vus. Cela peut également s'appuyer sur des opinions exprimées (comme p.ex.le micro-trottoir). L'élément central de ce type de reportage est l'ensemble des propos des témoins.
  • La description de faits (ou factuels)  : ils décrivent le déroulement d'un événement en y intégrant tour à tour des interviews de témoins et des explications de spécialistes (ex. le ramassage des galettes de fuel sur la plage où les ramasseurs et scientifiques s'expriment). L'élément central de ce type de reportage est l'histoire de l'événement.
  • Les portraits : reportage sur une personne ou un groupe qui décrit ses activités, ses opinions, ses sentiments... L'élément central de ce type de reportage est la personne ou le groupe interviewé.
  • Les analyses : ce sont des reportages destinés à donner une explication illustrée par des images et des interviews sur un événement en cours (ex : une campagne politique où le politicien exprime un élément de son programme et un expert en critique la faisabilité). L'élément central de ce type de reportage est le raisonnement intellectuel.
  • Les éditoriaux : ces reportages sont des analyses illustrées en image et en interview où le journaliste adopte une prise de position et émet un jugement de valeur pour expliquer un événement (p.ex. les mesures d'expulsion prises à l'encontre des sans papiers uniquement commentées par l'opposition politique et les associations scandalisées). L’élément central de ce type de reportage est l’avis émis par le journaliste au travers des propos diffusés.


Qu’est-ce qu’un bon reportage ?[modifier | modifier le wikicode]

kesako
exemple
QUI ? Qui est interrogé, qui participe, …? => mentionner les personnes rencontrées Les intermittents du spectacle
QUOI ? Qu'est-ce que le reportage aborde en termes de mise en scène ? ont manifestés
QUAND ? A quelle moment l'action se tient-elle ? aujourd'hui
Début du POURQUOI ? Quel est l'objet même du reportage, les questions ou les enjeux posés ? La finalité recherchée ? Pour obtenir l'annulation de l'accord signé entre le MEDEFF et plusieurs organisations syndicales sur leur indemnité (interview/micro-trottoir, ...)
Fin et pourquoi du COMMENT ? Comment l'action s'est-elle organisée ? Quels ont été ses faits marquants ? Ses résultats ? ils étaient 10 000 et avaient su organiser le spectacle. En tête de cortège, pas de politiciens ni de syndicalistes mais des acteurs.

Les trois phases de réalisation d’une production audiovisuelle[modifier | modifier le wikicode]

1. La préparation[modifier | modifier le wikicode]

Cette première phase de préparation est essentielle à la bonne marche de votre projet. Vous devez préparer les éléments suivants :
Contenu : quel est votre fil conducteur ? Le synopsis de votre reportage ? Les questions que vous allez poser ? La documentation et la montée en compétence autour du sujet ? Qui seront les personnes interviewées ?
Organisation : quel est votre planning de production ? Qui prend les rendez-vous pour les interviews (prévoir un créneau d’une heure au moins pour être à l’aise) ? Qui fait le compte-rendu des réunions ? Qui gère le projet ? Qui gère les autorisations de cession de droits ? Qui fait le dossier de production ?
Préparation juridique : on ne récupère par une autorisation de droit de cession après mais toujours avant un reportage. Posez-vous également la question de votre autorisation de tournage. Si vous voulez tourner à la SNCF p.ex., l’entreprise doit vous donner une autorisation de tournage qui peut prendre des mois. Renseignez-vous bien avant si vous avez besoin d’une autorisation de tournage afin d’éviter qu’on vous refuse un accès avec caméra le jour du tournage.
Attention également à l’utilisation d’une musique libre de droits ou de contenus audiovisuels libres de droit. C’est essentiel sinon votre responsabilité peut être engagée.
Si besoin, repérage : si besoin, n’hésitez pas à repérer les lieux de tournage, à analyser les contraintes techniques (lumières, bruit environnant, …)
Matériel : faut-il réserver du matériel ? Veillez à ce que les batteries soient chargées ? Que le matériel soit fonctionnel et que vous savez l’utiliser ? Veillez à avoir assez de mémoire ou assez de cassettes.

2. Le tournage[modifier | modifier le wikicode]

Organisation : les techniciens installent le matériel pendant que le journaliste se prépare avec l’invité en traitant avec lui de la manière de procéder.
Tournage : : juste avant de lancer la caméra, veillez à ce que les téléphones soient éteints (éteint ou en mode avion, pas juste en silencieux sinon interférence). Le journaliste est concentré sur l’interview. Le cadreur cadre et regarde son écran. Le son (si prise de son) écoute attentivement. On est dans l’audiovisuel, il faut donc ramener un bon signal audio (attention aux bruits parasites) et visuels (attention à la lumière et à l’attrait sur un plan visuel de ce qui va entrer dans le champ. Pensez à être dans le concret et pensez si c’est filmable et sympa à regarder).
Après le tournage : prendre le nom exact et la fonction de la personne (pour le sous-titre, attention à l’orthographe) et le nom des membres de l’équipe (pour le générique de fin).
Conseil : numérisez après chaque tournage vos rushs et vérifiez la qualité de vos images après chaque tournage. Surtout évitez de tout numériser à la fin car il suffit d’un mauvais filtre au niveau de la caméra pour que tout soit foutu.


3. La post-production[modifier | modifier le wikicode]

Le montage sert à :

  • Choisir et organiser les plans. C'est une étape clé car c'est cette étape qui va construire et donner du sens à l'ensemble.
  • Habillage (titre, logo, musique, générique de fin, …)
  • Etalonnage (équilibre des couleurs, luminosité) : à anticiper surtout au niveau du tournage pour minimiser le travail de post-production sur ce point.
  • Mixage du son : étape de finalisation importante pour avoir un confort d’écoute
    • 0 à 6 db : zone de réserve
    • 6 à 12 db : voix
    • 23 db : ambiance
  • Encodage (pour diffusion sur le web) : attention à bien conserver votre vidéo originale en fichier natif (export en haute qualité) (prévoir un backup) même quand la vidéo est mise en ligne (il peut y avoir des problèmes avec Youtube)

4. Diffusion[modifier | modifier le wikicode]

Quel va être votre mode de diffusion ? Internet (Youtube, DailyMotion, site propriétaire, ...) ? DVD ? Diffusion collective ? Câble ?

Le langage de l’image[modifier | modifier le wikicode]

Le découpage temporel


(voir aussi le glossaire du cinéma)

Le découpage temporel[modifier | modifier le wikicode]

  • L'image est la plus petite unité temporelle. Un flux vidéo est composé d'une succession d'images, 25 par seconde en Europe (30 par seconde aux USA), composant l'illusion du mouvement.
  • Le plan (cinéma) est le morceau de film entre deux raccords, c’est-à-dire la séquence comprise entre la mise en route de la caméra et son arrêt.
    • Les plans de coupe : plan de secours, destiné généralement à dissimuler une coupe faite dans le plan principal. Généralement sans lien spatio-temporel direct avec le plan dans lequel il est intercalé, il souligne au contraire la coupe que l'on veut cacher. Très utilisé dans les interviews télévisées (plans de mains, très très gros plan des yeux). La coupe franche est préférable.
    • Les plans d’illustration : plan destiné à illustrer un propos, p.ex. une voix qui explique un maraîchage bio et un plan qui montre ce maraîchage.
  • La séquence est une suite de plans liés par une unité narrative (l'enchaînement des séquences constituant le film).


Le cadrage[modifier | modifier le wikicode]

  • Le cadre comprend tout ce qui est présent dans l'image, décors, personnages, accessoires, …
  • Le champ est la portion d'espace contenue à l'intérieur du cadre
  • Le hors champ est l'ensemble des éléments (personnages, décors, ...) qui, n'étant pas inclus dans le champ, lui sont rattachés imaginairement par le spectateur, et ce par un moyen quelconque. Il est essentiellement lié au champ puisqu'il n'existe qu'en fonction de celui-ci. Tout choix de cadrage détermine un hors champ.

Le découpage spatial : la valeur des plans[modifier | modifier le wikicode]

Les valeurs de cadre servent à caractériser la portion d'espace réel contenue dans le cadre de la caméra. Elles sont établies souvent par rapport à la taille d'un personnage adulte debout.


Valeurs de plan
Descriptif
Plan d'ensemble.png
PLAN D'ENSEMBLE : il situe l'action et montre tous les protagonistes dans leur contexte. Ce plan doit durer assez longtemps pour que le spectateur puisse assimiler les informations que le réalisateur a voulu donner (p.ex.indiquer une situation géographique dans laquelle l'action va évoluer par la suite, un groupe de personnes, ...
Plan moyen.png
PLAN MOYEN : Il cadre un ou plusieurs personnages en pied. Il concentre l'attention du spectateur sur le ou les personnages éventuellement dans un espace qui les situe.
Plan americain.png
PLAN AMERICAIN : il cadre les personnages à mi-cuisses. Il rapproche encore davantage le spectateur des personnages. Le plan américain a été ainsi dénommé car c'est le plan typique des films américains des années 1930-1940.
Plan rapproche taille.png
PLAN RAPPROCHE TAILLE : ce plan cadre les personnages à la ceinture. Il place les acteurs à la distance qui sépare les interlocuteurs d'une conversation. Il accentue l'intimité, permet de lire les réactions psychologiques. La durée de ce plan est fonction du dialogue et de l'action en cours.
Plan rapproche poitrine.png
PLAN RAPPROCHE POITRINE : il a les mêmes fonctions que le plan rapproché taille, en accentuant un peu plus les traits du visage du personnage.
Gros plan.png
GROS PLAN : on ne voit qu'une partie d'un personnage sur laquelle on veut attirer l'attention. Il permet de lire directement la vie intérieure d'un personnage, ses émotions, ses réactions les plus intimes. C'est le plan de l'analyse psychologique.
Tres gros plan.png
TRES GROS PLAN : il montre un seul objet ou un détail du visage par exemple. Généralement très bref, il sert la progression du récit ou du suspense en attirant l'attention sur un détail dramatique frappant.
Insert.png
INSERT : Cette notion est une notion de montage, pas de tournage. Il possède une dynamique propre et présente souvent un plan de détail (voir plan de coupe).

Les angles de prise de vue[modifier | modifier le wikicode]

Angles de prise de vue
Descriptif
Plongee.png
PLONGEE : Le plan en plongée est un plan où la caméra est placée en hauteur par rapport au sujet filmé et où elle plonge sur lui. Ce plan écrase le personnage et donne au spectateur le sentiment de supériorité.
Normal.png
NORMAL : Le plan en angle normal donne un point de vue neutre.
Contreplongee.png
CONTRE-PLONGEE : La contre-plongée est l’inverse de la plongée. Elle grandit le personnage et donne une sensation d’infériorité au spectateur.

Les mouvements de la caméra[modifier | modifier le wikicode]

Lorsque vous filmez, différents mouvements de caméra sont possibles. Dans tous les cas, attention à ne pas effectuer de mouvements brusques et d'éviter d'incessants mouvements, engendrant un inconfort au visionnage. Attention à ne jamais cumuler tous les angles et tous les mouvements dans un même plan. Le plan résultant ne sera pas exploitable, car il donnera le sentiment de bouger dans tous les sens et sera abominable à regarder. N’oubliez pas également à ce qui est en arrière-plan de votre prise de vue.

  • Caméra fixe : aucun mouvement de la caméra, elle est sur pied et ne bouge pas.
  • Panoramique : la caméra pivote sur son axe autour de son point de fixation, soit horizontalement (panoramique horizontal), soit verticalement (panoramique vertical). Son rôle est généralement descriptif. C’est une bonne alternative à une série de plans fixes. Il permet notamment de parcourir des espaces, de suivre facilement une action.
  • Travelling : la caméra et son support se déplacent. On distingue les travellings avant et arrière et les travelling latéraux. Lors d'un traveling avant, la caméra avance en visant un point fixe. Ce mouvement permet de rentrer dans l'action ou d'explorer un espace. Le mouvement est inversé pour le travelling arrière : on se retire d'un lieu, on conclut une séquence, ... Dans un travelling latéral, la caméra est orientée à 90° par rapport au déplacement du personnage.
  • Caméra épaule ou libre : la caméra portée peut être utilisée pour les caméras subjectives.

Derniers conseils de cadrage[modifier | modifier le wikicode]

Retenez deux règles :

  • Evitez lors d’un cadrage de laisser un espace trop important au-dessus de la tête. Trop d’erreurs consistent à intégrer le plafond, les néons, … au-dessus d’une personne interviewée.
  • Le cadre suit le regard. Ne fermez pas le regard dans un cadrage.


Le montage - raccords et effets[modifier | modifier le wikicode]


A/ LE MONTAGE


Le montage est l'étape clef du film. C'est à ce moment qu'il se construit. Monter un film, c'est d'abord choisir parmi les rushes (ensemble des prises de vue) les plans que l'on gardera, c'est ensuite en faire un premier assemblage, le bout à bout, c'est enfin déterminer la longueur exacte qu'il convient de donner à chaque plan et s'assurer des raccords entre ces plans. Le montage a bien sûr une fonction narrative, il doit rendre compréhensible l'histoire du film. Il a aussi une fonction rythmique, suivant son rapport à la bande son, suivant la rapidité d'enchaînement des plans...

La définition la plus courante du montage est « l'organisation des plans d'un film dans certaines conditions d'ordre et de durée » (Marcel Martin). « Le montage est l'art d'exprimer ou de signifier par le rapport de deux plans juxtaposés de telle sorte que cette juxtaposition fasse naître l'idée ou exprimer quelque chose qui n'est contenu dans aucun des deux plans pris séparément. L'ensemble est supérieur à la somme des parties» (Eisenstein ). « Ce n'est pas un plan en soi qui a un sens, mais la relation des plans entre eux » (H. Agel).

Il existe plusieurs logiciels de montage, payants ou gratuits.

Les logiciels gratuits (freeware ou open source) sont les suivants :

  • Movie Maker (pour Windows) : développé par Microsoft, il est parfois directement associé à Windows ou doit être téléchargé.

Les logiciels payants sont les suivants :



B/ LES RACCORDS


  • Le raccord dans le mouvement : Il est effectué au cours d'un mouvement qui se poursuit dans le plan suivant.
  • Le raccord 180° : La caméra effectue une rotation de 180° pour passer d'un plan au suivant.
  • La règle des 180° est liée à la perception de l'espace dans une scène où des personnages sont en interaction. L'exemple typique est le champ/contre-champ. Si l'on trace une ligne imaginaire entre les deux comédiens (l'axe des 180°), la caméra ne devra pas franchir cet axe pendant la scène.
  • La règle des 30° : Lorsqu'un même sujet est présent dans deux plans qui se succèdent, et que la valeur de ces plans est la même, la différence entre l'angle sous lequel le sujet est filmé dans le premier et le deuxième plan doit être supérieure à 30°.
  • Le raccord d’entrée et de sortie de champ ou raccord de direction : Sur le premier plan un personnage sort du cadre à un point donné. Le plan suivant, le personnage entre dans le cadre au point opposé. Par exemple le personnage sort du champ par la droite et au plan suivant, il entre par la gauche.
  • Le raccord champ/contre-champ : La caméra change régulièrement d'angle de vue sans changer son cadrage. C'est un raccord très utilisé pour un dialogue lors duquel la caméra s'oriente successivement vers le locuteur courant.
  • Le raccord dans l'axe : Un changement de cadrage est effectué sans changer l'angle dela prise de vue. Par exemple on passe d'un plan rapproché (plan taille) à un gros plan. Pour éviter une saute visuelle entre deux plans montés en raccord dans l'axe, il faut sauter au moins une valeur, par exemple passer d'un plan taille à un gros plan, mais pas d'un plan américain à un plan taille
  • Le raccord de regard : Un regard permet d'introduire le plan suivant qui précisera l'objet ou la scène regardé.
  • Le faux raccord : Il s'agit d'une incohérence entre deux plans qui peut rendre difficile la compréhension d'une scène ou l'appréhension du lieu dans lequel elle se déroule. Un faux raccord créer une discontinuité narrative perturbante pour le spectateur, mais dans certains cas il s'agit d'un effet recherché.



C/ EFFETS ET TRANSITIONS

  • Le raccord « cut » : Il s'agit d'un raccord direct entre deux plans. C'est la transition la plus usitée entre deux plans d'une même séquence.
  • Les fondus : l'image sur l'écran se dilue ou se précise progressivement plutôt que de disparaître ou d'apparaître brusquement.
  • Fondu enchainé : C'est un trucage qui fait se chevaucher deux plans. Le premier plan disparait peu à peu pour laisser apparaître le plan suivant.
  • Fondu au noir : C'est la fermeture d'un plan par obscurcissement ou éclaircissement progressif de l'image, puis l'ouverture vers le plan suivant. Cette transition permet de marquer une courte pause, par exemple lors d'un changement significatif de lieu de l'action.
  • Les volets : L'image est balayée, opérant une translation le plus souvent horizontale ou verticale.

La bande son[modifier | modifier le wikicode]

Une bande son se compose de plusieurs éléments : voix, bruits, musique, silence.

Bandeson.png

On peut classer les sons présents dans un film en fonction de leur place, de la zone où on peut les situer.

1/ Certains sons prennent ainsi place dans l'histoire racontée : ce sont les bruits, les sons, la musique, les paroles qui existent dans l'univers représenté, dans le cadre diégétique.
2/ D'autres sont extérieurs à l'histoire et relèvent du récit, ils sont rajoutés après le tournage comme la musique d'accompagnement, la voix off. Ils sont dits extradiégétiques.
Le son est dit synchrone (enregistré tel quel ou diffusé en direct) ou postsynchronisé (ajouté après coup aux images).

On observera que certains sons trouvent leur origine, leur source d'émission dans le cadre de l'image : on parle alors de sons "IN". D'autres sons restent extérieurs et renvoient à ce qui n'est pas inclus dans le champ, mais ils existent dans l'univers représenté, on dit alors qu'ils sont des sons "HORS CHAMP". Les sons rajoutés a posteriori sont qualifiés de sons "OFF".

Réaliser un reportage en tourné-monté[modifier | modifier le wikicode]

Comme discuté, la réalisation audiovisuelle comprend généralement 3 phases : 1) LA PRÉPARATION, 2) LE TOURNAGE et 3) LA POST-PRODUCTION. Dans le cas du tourné-monté toutefois, cette troisième phase n'existe pas. Le tourné-monté est en effet une technique de réalisation qui consiste à tourner tous les plans dans la continuité et dans l'ordre chronologique prévu lors de la préparation du reportage. Cette technique nécessite donc un important travail très précis de PRÉPARATION (tant au niveau du contenu que de l'organisation. Par exemple, on ne peut pas donner un RDV de tournage à 9h00 pour réaliser l'interview maitre si l'on n'a pas encore filmé l'introduction).


LES CONTRAINTES DU TOURNE MONTE SONT NOMBREUSES. PARMI ELLES, ON RETROUVE :

  • une seule prise par plan (il faut donc avoir une bonne maitrise technique : utiliser systématiquement le trépied dans un premier temps !)
  • tourner les plans dans l’ordre chronologique
  • anticiper (par exemple : donner des consignes aux personnes interviewées afin qu'elles ne fassent pas de réponse trop longue pendant l'interview : être précis et concis!)


LES ATOUTS :

  • pas de montage (efficacité et gain de temps)
  • expérience valorisante et encourageante car exploitable immédiatement


LES CONSIGNES DE RÉALISATION :

  • Les indications doivent être données par signe : Puisque le reportage est déjà monté (le reportage n'est pas retravaillé sur le banc de montage), il faut qu'il soit le plus parfait possible. Il ne faut donc pas entendre les indications techniques telles que : « couper, vas-y ça tourne... !!! »
    • début d'enregistrement du plan : c'est le caméraman qui indique au journaliste que l'enregistrement est lancé et qu'il peut donc commencer (donc 1 : lancer l'enregistrement et 2 : faire signe au journaliste)
    • fin d'enregistrement du plan : c'est le journaliste qui indique au caméraman qu'il peut couper l’enregistrement (en baissant son micro par exemple).
  • Penser aux transitions (entre les séquences notamment. Par exemple : introduire la séquence du micro trottoir)


PETIT EXERCICE DE TOURNE MONTE EN 11 PLANS (durée maximum de 5 minutes)

Plans
Consignes techniques
Illustration
1 plan d'introduction : le journaliste présente le sujet face caméra (l'introduction est rédigée avant le tournage)
  • Pour ce type de réalisation, optez généralement pour un plan rapproché (taille ou poitrine)
  • Choisir un décor en correspondance avec votre sujet
  • Prévoir une transition (p.ex. allons à la rencontre des habitants / nous avons demandé aux habitants leurs avis sur ... / nous retrouvons Pierre qui est allé questionner les habitants sur...)
Tournemonte1.png
3 plans pour les micros trottoir = 1 plan par personne interviewée : la même question est posée à 3 personnes différentes. La question est préparée avant le tournage
  • Enregistrez une seule fois la question lors du micro trottoir 1 puis enregistrez uniquement les réponses pour les micros trottoirs 2 et 3
  • Le journaliste et la personne interviewée (filmée de 3/4) peuvent apparaître tous les deux à l'écran, filmés en plan rapproché
  • Le bras du journaliste qui tient le micro est opposé à la caméra (sinon le bras serait en premier plan dans le cadre, ce qui ne serait pas beau)
Tournemonte2.png
1 plan pour l'interview maître : 3 questions sont posées à la même personne qui connaît bien le sujet qui est traité. Les questions sont préparées avant le tournage.
  • Placez le journaliste en amorce dos à la caméra pour avoir la face de la personne interviewée
Tournemonte3.png
5 plans de coupe : un plan de coupe ou plan d'illustration permet de donner des éléments visuels relatifs au sujet traité. Il faut donc être attentif à ce qui est dit pendant l'interview afin de prendre des plans en relation avec ce qui vient d'être dit.
  • Utilisez les différentes valeurs de plan pour vos plans de coupe (du plan large au plan serré). Ces différents plans permettront d'apporter des précisions et des détails, de donner du rythme et de la dynamique à votre reportage.
  • Durée environ de 5 secondes (pour les plans fixes sans mouvement de caméra)
  • Ne pas utiliser le micro main (le micro intégré de la caméra est plus adapté à cette situation). Ne pas parler pendant les plans de coupe, le son peut-être utile pour la bonne compréhension du plan.
Tournemonte4.png
1 plan de conclusion avec le journaliste
  • Choisir un décor en correspondance avec votre sujet (ici le plan plus large permet de situer l'action et de voir la personne interviewée à son poste)
Tournemonte5.png

Propriété intellectuelle et droit à l'image[modifier | modifier le wikicode]

Propriété intellectuelle et droit à l'image


Propriété intellectuelle et droit d'auteur[modifier | modifier le wikicode]

QUE DIT LA LOI ?
Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, traduction, adaptation, transformation, arrangement d'une oeuvre réalisée sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit (héritiers et cessionnaires des droits d'auteur comme les éditeurs et les producteurs, sociétés de gestion des droits d'auteur) est illicite (article L 122-4 du CPI). Le fait de mettre une oeuvre à la disposition du public via Internet nécessite impérativement l'autorisation de son auteur ou de ses ayants droits. La personne qui reproduit sans autorisation de l'auteur une oeuvre sur un serveur Internet pour mettre celle-ci à la disposition du public commet un acte de contrefaçon (articles L 335-2 et L 716-9 du CPI). La contrefaçon est un délit civil (passible de dommages-intérêts) et un délit pénal (passible d'un emprisonnement de deux ans et d'une amende de 150 000 euros). La contrefaçon couvre toutes les reproductions et diffusions illicites c'est-à-dire non autorisées.


DÉFINITION PRATIQUE
La propriété intellectuelle concerne un produit de l’intellect, une œuvre de l’imagination, ayant une valeur commerciale incluant les œuvres littéraires ou artistiques au sens large, mais aussi les brevets, les processus d’industrialisation, méthode d’affaire ou appellation d’origine.

  • Plus simplement, ne sont pas autorisées les reproductions d’œuvres au sens large (peintures, sculptures, monuments, littéraires…) sans le consentement de leurs auteurs ou de leurs ayants droits. Seuls les monuments dont les architectes sont morts depuis plus de 70 ans ne nécessitent pas d’autorisation.
  • C’est arrivé, il a été interdit à un tour opérateur d’utiliser le mot désignant une embarcation nautique à pédales commençant par un "P" et finissant par un "O" sous peine d’encourir une indemnité de 20 000 € à verser aux ayants droits de la dite marque. En effet cette marque a été déposée en 1936.


DROIT D’AUTEUR, COPYRIGHT ET CREATIVE COMMON
Conçu pour favoriser la production intellectuelle en réservant à l'auteur un monopole d'exploitation sur son œuvre, le droit d'auteur n'est en aucune façon limité par la nature du support de diffusion. Ainsi les créations numériques présentes sur le réseau y seront-elles soumises comme n'importe quelle autre œuvre, qu'elles soient proposées à titre gratuit ou non.


DÉFINITION PRATIQUE
Le droit d’auteur est le droit juridique accordé à un auteur, un compositeur, un dramaturge, un éditeur, ou un distributeur à la publication exclusive, la production, la vente, ou la distribution d'un travail littéraire, musical, dramatique, ou artistique.
Attention le simple fait de mettre sur votre œuvre "copyright ou tous droits réservés" ne vous protège pas d’une utilisation "frauduleuse" de votre œuvre. Pour la protéger vous devez la déposer.


PLUS SIMPLEMENT :
Pour utiliser une œuvre, quelle que soit sa nature (texte, image, son...), on doit toujours :

  • Citer le nom de son auteur et les références de l’oeuvre.
  • Respecter l’œuvre, ne pas déformer la pensée de l’auteur, ne pas modifier l'œuvre.
  • Si l’auteur est vivant ou s’il est décédé depuis moins de 70 ans, il faut demander son accord écrit ou celui de ses "ayants droits" (famille, éditeur...).

Droit à l'image[modifier | modifier le wikicode]

QUE DIT LA LOI ?
Art.9. du code civil : Chacun a droit au respect de sa vie privée. Les juges peuvent, sans préjudice de la réparation du dommage subi, prescrire toutes mesures, telles que séquestre, saisie et autres, propres à empêcher ou faire cesser une atteinte à l'intimité de la vie privée : ces mesures peuvent, s'il y a urgence, être ordonnées en référé.


DÉFINITION PRATIQUE
Le droit à l'image est le droit de toute personne à disposer de son image et/ou d’en interdire sa fixation et/ ou sa diffusion sans un consentement préalable.

  • Plus simplement, l’image d’une personne (identifiable ou reconnaissable) n’est permise que si la dite personne a donné son autorisation préalable. "Identifiable" ne couvre pas que le visage mais aussi tous signes permettant de reconnaître la dite personne (tatouage, cicatrice…).
  • C’est arrivé, un célèbre joueur de Football des années 90, devenu artiste peintre puis comédien, a obtenu une indemnisation, au motif de la perte financière que présentait la diffusion de son image sans son accord préalable (et ce bien qu’il soit très célèbre).


CESSION DE DROIT A L'IMAGE
Toute personne qui va apparaître dans votre reportage doit avoir préalablement signé un accord de droit de cession à l'image. Vous pouvez télécharger au lien suivant un document type de cession des droits d'image à faire remplir par toute personne qui apparaitra dans votre reportage.


CAS PARTICULIERS DU DROIT A L'IMAGE
Source : http://www.droit-image.com/droit-a-limage-des-personnes.html
Il est donc nécessaire de recueillir le consentement d'une personne préalablement à la diffusion de son image. Cependant il existe des exceptions et cas particuliers selon le contexte. La difficulté à déterminer les limites entre vie privée et vie publique et entre droit à l'information et respect de la vie privée rend l'application de ce droit très complexe. Voici donc un aperçu non-exhaustif des cas possibles et des droits qui y sont rattachés.


Images de groupes
La reproduction de l'image d'un groupe ou d'une scène de rue dans un lieu public est permise, sans besoin de solliciter le consentement de chaque personne photographiée. On considère que l'image ne porte pas atteinte à la vie privée car la personne se trouvant dans un lieu public a consenti à être exposée aux regards des autres. Cependant, la jurisprudence émet deux réserves :

  • Il ne faut pas individualiser un ou quelques sujets, et la publication ne doit pas excéder les limites du droit à l'information.
  • Pour ce qui est de l'individualisation, la jurisprudence rappelle que « nul n'a le droit d'individualiser une personne d'un groupe sans son consentement ». La personne est dite individualisée si elle est le sujet principal de l'image et si elle est reconnaissable.


Les limites du droit à l'information
On excède le droit à l'information si :

  • L'image est détournée de son objet, c'est à dire qu'on l'utilise à d'autres fins pouvant nuire à la personne photographiée. Pour exemple une photo de touristes utilisée pour illustrer un article protestant sur la tenue négligée des touristes français à l'étranger.
  • Il y a atteinte au respect de la vie privée. D'un cas à l'autre, les jugements ne sont pas toujours cohérents. Jugée illicite, la photographie d'une personne participant à une manifestation homosexuelle, mais jugée licite, la photo d'une personne priant dans une synagogue.
  • L'image est utilisée à des fins commerciales ou publicitaires.


Manifestations et images de foules
Dans le cas des événements d'actualité et manifestations publiques on retrouve le même principe : une photographie peut être publiée sans l'autorisation des personnes à condition de ne pas dépasser les limites du droit à l'information. Ce principe a été clairement posé par les tribunaux : si l'autorisation devait être systématique, toute publication de photo de foule ou manifestation publique pour illustrer un reportage serait impossible. La jurisprudence est sans cesse balancée entre droit à l'information et droit à l'image, ce qui crée des incohérences dans les jugements. Mais depuis quelques années, de plus en plus de procès sont intentés par des particuliers demandant réparation suite à la publication de leur photo à l'occasion d'un événement d'actualité ou d'une manifestation publique. Et il semble que la tendance soit plutôt à favoriser le droit à l'image, soit à donner raison aux particuliers.


Personnalités publiques
Le droit à l'image des personnalités publiques connaît des règles différentes. Dans le cadre de leurs activités publiques ou professionnelles, l'autorisation de publication de leur image est présumée, à condition d'utiliser l'image à des fins d'informations, et non commerciales ou autres. On retrouve encore ici le principe du droit à l'information.
Par exemple, a été condamné, l'utilisation sans son consentement de l'image d'une personnalité pour illustrer un article sur la contraception. Dans ce cas, ce sont « les mêmes règles » que pour n'importe quelle autre personne, qui s'appliquent. Parfois, l'image d'une personnalité peut être considérée comme n'excédant pas le droit à l'information alors qu'il s'agit d'un événement privé. Pour exemple, des photos de Béatrice Schoenberg et Jean-Louis Borloo pour illustrer un article sur leur mariage. Le TGI de Paris a considéré que : « Le droit à l'information peut aussi concerner un domaine de la vie privée dès lors qu'il est motivé par un caractère d'intérêt général. Et que cette information peut être illustrée par des photographies si ces dernières sont pertinentes par rapport au sujet traité et qu'elles ne sont pas dévalorisantes. »
Lorsqu'une personnalité publique se trouve dans un lieu public mais indépendamment de sa vie publique ou professionnelle, elle dispose des mêmes droits que tout autre citoyen. Sur ce point-là, la jurisprudence a toujours été constante affirmant que : « La circonstance qu'une personne intéressant l'actualité se trouve dans un lieu public ne peut être interprétée comme une renonciation à se prévaloir du droit que chacun a sur son image et sur sa vie privée, ni entraîner une présomption d'autorisation. » Ce qui pose problème et amène à des jugements inégaux ou incohérents est la difficulté à déterminer la limite entre droit à l'information et respect de la vie privée.


Dans le cadre privée La diffusion de l'image d'une personne prise dans le cadre privé nécessite l'autorisation de celle-ci. Il faut noter que le consentement de la personne à être photographiée est différent de son autorisation à diffuser l'image. Le lieu privé désigne l'endroit qui n'est accessible à personne sauf autorisation de celui qui l'occupe à titre privatif de manière permanente ou temporaire.

  • L'article 226-2 du Code pénal punit le fait d'utiliser, conserver ou porter à la connaissance du public, l'image d'une personne prise dans un lieu privé sans le consentement de celle-ci.
  • L'article 226-1 punit quant à lui, le fait de photographier (ou filmer) sans son consentement, une personne se trouvant dans un lieu privé. Il punit également le fait de transmettre l'image (même s'il n'y a pas diffusion), si la personne n'était pas d'accord pour qu'on la photographie.

Si la personne a vu qu'elle était photographiée et ne s'y est pas opposée, son consentement est présumé. Est donc passible de sanctions, celui qui capte, conserve, diffuse ou laisse diffuser une image prise sans le consentement de la personne. Pour vous citer des exemples particuliers qui sont parmi les plus couramment rencontrés : Celui des mineurs, si l'enfant est dit « capable de discernement », son consentement est nécessaire. Dans tous les cas, il est nécessaire d'obtenir l'autorisation des deux parents. Il faut être prudent dans le cas de divorces et/ou familles recomposées. Un exemple qui nous montre le flou sur ce droit à l'image est celui assez récent du marathon de Reims, le 19 octobre dernier. L'encadrement des élèves mineurs avait omis de faire signer l'autorisation parentale pour la prise d'image de leurs enfants... Le journaliste du site de l'union ardennais souligne l'impossibilité pour les photographes et caméraman de distinguer les enfants avec ou sans autorisation.


Personnes impliquées dans un crime ou délit Un autre cas particulier est celui des personnes impliquées dans un crime ou délit. D'après l'article 92 de la loi du 15 juin 2000 sur la protection de la présomption d'innocence et les droits des victimes, est punie : « Lorsqu'elle est réalisée sans l'accord de l'intéressé, la diffusion, par quelque moyen que ce soit et quel qu'en soit le support, de l'image d'une personne identifiée ou identifiable mise en cause à l'occasion d'une procédure pénale mais n'ayant pas fait l'objet d'un jugement de condamnation et faisant apparaître, soit que cette personne porte des menottes ou entraves, soit qu'elle est placée en détention provisoire ».


Photographies de personnes décédées Pour ce qui est des photographies de personnes décédées, dans les textes, la jurisprudence est constante sur cette question, estimant que le droit à la vie privée ne s'arrête pas au moment du décès et en condamnant la diffusion d'images de personnes décédées. Deux affaires célèbres se sont ainsi terminées par les condamnations des magazines ayant publié de telles images :

  • la publication de deux photographies de François Mitterrand sur son lit de mort dans Paris Match.
  • le préfet de Corse Claude Erignac assassiné. Paris Match et VSD avaient publié la photographie du corps gisant dans une rue d'Ajaccio.

Mais nous avons relevé un autre cas, moins connu, qui a pourtant eu une issue différente : Paris Match avait publié dans le cadre d'un article intitulé "Routes, la guerre oubliée", la photo d'un jeune homme inanimé, à demi dévêtu et le visage ensanglanté, autour duquel s'affairaient les secouristes, (sous-titrée par la légende : "Il faisait la course en scooter. Il avait 16 ans. Les médecins ne pourront le ranimer"). La photographie a été autorisée, car elle était justifiée par « le libre choix des illustrations d'un débat général de phénomène de société ». (Cour de Cassation, 4 novembre 2004).

Cas pratiques[modifier | modifier le wikicode]

Pour vous repérer nous vous proposons les cas les plus fréquents qui peuvent conduire à se poser la question : Ai-je le droit ou n’ai-je pas le droit de disposer de cette photo/image/cliché ? Bien entendu "J’ai le droit" n’est acquis que si la photo vous appartient.

GENERALITES
Si le sujet de la photo n'est pas reconnaissable, alors aucune demande d’autorisation n'est nécessaire. "Reconnaissable" signifie que le sujet est clairement identifiable. Les détails sont importants et il faut éviter les images qui pourraient être discutées. Posez-vous simplement une question :
Si je prends le cliché d’un monument, d’un lieu, d’une personne, serait-il(s) identifiable(s) ?

  • Si vous répondez "Non" alors vous êtes tranquille et vous pouvez utiliser l’image sans problème.
  • Si au contraire vous répondez "Oui" alors renseignez-vous sur les droits qui protègent ou non le lieu, la personne ou l’œuvre d’art.


EXEMPLES


Bâtiment ou monument
Pour utiliser des photos de bâtiments, monuments historiques ou lieux, identifiables, il faut une autorisation de l’architecte/du propriétaire. Ce droit couvre la réalisation 70 ans après la mort de son auteur, propriétaire, architecte. Elles sont protégées 70 ans après le décès du dernier-ayant droit (héritier).


Monuments historiques
Une autorisation est rarement requise car les architectes sont morts depuis plus de 70 ans. Cependant, si le dit monument est modifié, ou complété (éclairage, nouveau bâtiment..), le photographe doit impérativement bénéficier d’une autorisation du nouvel architecte/créateur pour utiliser ses clichés (et ce jusque 70 ans après la mort du créateur qui aura complété l’édifice). Ainsi une photo de la cathédrale Notre-Dame de Paris ou de la Tour Eiffel en plein jour ne requièrent aucune autorisation. La photo de la même Tour Eiffel la nuit demande une autorisation car étant allumée, le créateur de l’éclairage peut exiger des droits d’auteur. Idem pour la Pyramide du Louvre, dont l’architecte est toujours en vie.


Bâtiments "artistiques" récents et monuments locaux nouveaux
Une autorisation est exigée chaque fois que le bâtiment ou l'endroit sont reconnaissables et sont l'objet principal de la photo. Ainsi, le plan rapproché et les photos avec les bâtiments à l'arrière-plan (pas comme principal sujet) peuvent être utilisés.


Maisons ou bâtiment privés
Pour les maisons privées ou autres bâtiments qui ne sont pas distinctement reconnaissables, nul n’est besoin d’obtenir l’autorisation du créateur/architecte. Etant entendu qu’il ressemble à des milliers d’autres. En revanche, le propriétaire d’une maison peut intenter une action en justice à l’encontre du photographe parce que la dite photo aurait été prise à son insu ou violerait de manière explicite son droit à la vie privée. Il revient au propriétaire de prouver les dommages causés et de démontrer que l’exploitation de l’image porte un trouble certain à son droit d’usage ou de jouissance.
Pour éviter des malentendus avec des prises de vue de maisons, nous vous conseillons d'utiliser des photos de maisons dites "traditionnelles" ou "communes" en vue partielle et sans jardins, et exclure les maisons avec une architecture particulière.


Quelques exemples de Monuments / Edifices par pays pour lesquels une autorisation de diffusion est toujours requise :

  • France : je n’ai pas le droit sans consentement express de publier et de vendre les photos des monuments suivants entre autre : La Tour Eiffel éclairée la nuit, L’arche de la Défense, la Pyramide du Louvre, l’Opéra Bastille, le Conseil Européen, Le TGV, La Bibliothèque Nationale...
  • Angleterre : je n’ai pas le droit sans consentement express de publier et de vendre les photos des monuments suivants entre autre : image des panneaux indiquant des souterrains, Picadilly Circus, Les résidences Royales Britanniques (Windsor, Buckingham Palace...)
  • Allemagne : je n’ai pas le droit sans consentement express de publier et de vendre les photos des monuments suivants entre autre : Postdammer Platz, Château de Sans-soucis, le Stade Vélodrome de Berlin...
  • Espagne : je n’ai pas le droit sans consentement express de publier et de vendre les photos des monuments suivants entre autre : Le musée Guggenheim, le métro de Bilbao, La Torre Picasso (Madrid), tous les bureaux de Police...
  • Etats-Unis : je n’ai pas le droit sans consentement express de publier et de vendre les photos des monuments suivants entre autre : La statue de la Liberté, le timbre des USA, La colline d’Hollywood si les lettres en sont le sujet principal, la Bourse de New York...


Œuvres d’Art
Les œuvres d’Art connaissent les mêmes contraintes pour l’utilisation de clichés que les Monuments Historiques ou non. Ces photos sont souvent prises dans les musées ou Expositions, le photographe doit alors se renseigner auprès du musée ou de la galerie pour savoir s’il a le droit d’utiliser ou non ses clichés à des fins commerciales.
Pour les "arts de la rue", tant qu’il s’agit de "graffitis" (strictement interdits sur les édifices publics) dont les auteurs ne sont en général pas connus, une autorisation n’est pas nécessaire. On imagine donc mal un "délinquant" opposer son droit d’auteur à un photographe qui utiliserait des clichés de ses "œuvres"...
Attention cependant les œuvres de rue qui seraient commandées par des villes / mairies..., quant à elles, sont protégées de la même façon que les œuvres d’art ou productions artistiques d’un point de vue général.
Dans le cas d’une œuvre posthume c’est à dire découverte après la mort de son auteur, le délai de protection est de 25 ans à partir du moment où l’œuvre a été légalement communiquée au public.

  • J’ai le droit : un masque qui n’est pas représentatif d’un artiste (on en trouve des centaines) ou le graffiti qui est un street-art non déposé.
  • Je n’ai pas le droit : un masque appartenant au Musée du Caire ou un "graffiti" qui se confond avec l’architecture / la création du bâtiment


Logos symboles, marques
Une photo représentant un logo ou une marque ne peut pas être vendue sans autorisation du propriétaire de la marque. Les photos doivent être corrigées pour qu'aucun logo ou marques ne puissent être identifiés. Certains endroits sont "des centres publicitaires" comme les stades ou les stations de métros… Dans ce cas toutes les enseignes représentant un logo ou permettant d’identifier clairement un label doivent être supprimées des photos.

  • J’ai le droit : le maillot d’un joueur ou une voiture qui n’ont aucune marque identifiable / une personne ou une la ligne de métro qui ne sont identifiables et où aucune publicité n’apparaît
  • Je n’ai pas le droit : un maillot de joueur dont les marques sont clairement identifiables ; une voiture dont la marque est visible, y compris l’image figurant sur le panneau publicitaire.


Objets, Design
Certains designs de produits sont protégés (bouteilles de parfum, jouets, voitures,...). Si une photo (même de silhouette ou d’ombre) permet d’identifier clairement le produit, il vous faudra une autorisation pour utiliser le cliché. Si l’image ne renvoie à aucune licence alors vous êtes autorisé à vous en servir sans consentement préalable.
Personnages
La loi protège aussi les personnages de dessin animé, les illustrations, bandes dessinées… au même titre que les logs ou les marques. Les auteurs et les dessinateurs doivent impérativement donner leur consentement pour utiliser leurs personnages à chaque fois que ceux-ci sont reconnaissables et particulièrement à des fins commerciales.
Dans la plupart des cas, si le ou les auteurs sont décédés depuis plus de 70 ans, vous n’aurez pas à recevoir d’autorisation. En revanche dans le cas où les ayants droits ou entreprises continuent de les exploiter, une autorisation est impérative.


Les personnes
Si le sujet de votre photo est reconnaissable alors vous devez obtenir le consentement de la personne à utiliser son image. En revanche si le modèle est mort depuis plus de 70 ans alors vous êtes protégé.
Il est cependant de nombreux cas où les photos ne requièrent pas l’autorisation expresse du modèle :

  • Si la photo prise de dos (à condition qu’elle soit neutre sans tatouage…)
  • Si le modèle est pris de loin
  • Si le modèle porte un masque un casque ou toute autre attribut de nature à cacher son visage
  • Quand la photo est un gros plan d’une partie seulement de son visage ou de son corps (œil, main…)
  • S’il ne s’agit que d’une ombre / silhouette (non reconnaissable parce que déposée)

Notes et références[modifier | modifier le wikicode]

  1. Manier P-S. (2011), Le journalisme audiovisuel : Les techniques rédactionnelles en télévision et sur Internet, INA Edition

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