Comment gérer le burn-out du personnel médical face à une croissance des objectifs de rentabilité des hôpitaux?
Présentation de notre problématique[modifier | modifier le wikicode]
La problématique que nous avons choisi de développer est la suivante :
Comment gérer le burn-out du personnel médical face à une croissance des objectifs de rentabilité des hôpitaux?
- Bien-être du personnel
- Bientraitance des patients
Notre dossier de production[modifier | modifier le wikicode]
Notre reportage[modifier | modifier le wikicode]
Nous tenons à remercier chaleureusement Adélaïde Coffin, ancienne infirmière en reconversion professionnelle et Nathalie Leroy, infirmière en endoscopie digestive.
Comment gérer le burn-out du personnel médical face à une croissance des objectifs de rentabilité des hôpitaux?[modifier | modifier le wikicode]
Depuis 2008, la France est touchée de plein fouet par la crise, obligeant ainsi les entreprises à s'adapter. Afin de survivre, elles n'ont d'autres solutions que de chercher à réduire leurs coûts, à travailler toujours plus afin d'atteindre des objectifs de rentabilité. Ces derniers sont devenus des marqueurs fondamentaux de la santé financière d'une entreprise, et ils prennent le pas sur la qualité des produits, le savoir-faire et la bonne gestion du personnel.
En démarrant ce reportage nous pensions que ces objectifs ne prévalaient que dans le secteur privé, mais ce schéma semble de plus en plus s’immiscer dans les organismes publics. Les hôpitaux n’échappent pas à ce fléau. « Endetté, soumis à des réductions budgétaires drastiques, plombé par des emprunts toxiques, pressuré par des objectifs de rentabilité, l'hôpital souffre. » : tel est le constat accablant que nous livre Marianne dans un article du 9 Novembre 2012. Mais il n'est pas le seul « avec lui les soignants et les soignés. La pression exercée sur le personnel est délétère : importante démotivation, mouvements de colère, augmentation de la souffrance au travail, augmentation de l'absentéisme, difficultés de recrutement». La situation semble empirer de jour en jour pour le personnel médical qui ne parvient plus à travailler dans des conditions décentes. Aujourd'hui leur travail est assimilable à celui des travailleurs à la chaîne, ce qui est d'autant plus grave dans la mesure où ce ne sont pas des vis et des boulons qu'ils assemblent, mais des êtres humains qu’ils soignent. De ce constat découle une autre réalité tout aussi alarmante : ces salariés sont de plus en plus sujets au syndrome de l'épuisement professionnel, autrement appelé burn-out. Toute personne étant susceptible d'être admise à l'hôpital quelque que soit la gravité de son état, il s'agit d'un problème de société. Nous avons donc trouvé légitime de nous poser la question suivante : Comment gérer le burn-out du personnel médical face aux objectifs de rentabilité des hôpitaux ?
Notre démarche de reportage par rapport au développement durable[modifier | modifier le wikicode]
Dans la vidéo qui vous est présentée, nous avons pris le parti d'interroger des professionnels de santé pour comprendre comment étaient vécues les situations de burn-out, et être au plus près de la réalité, pour mieux appréhender la maladie et ses conséquences malheureuses à la fois sur eux, mais également sur les patients.
Le burn-out et ses conséquences[modifier | modifier le wikicode]
Le burn-out est le sujet principal de notre reportage. Après ces témoignages, nous avons pris conscience de l'importance de cette maladie peu reconnue, nous avons enfin pu comprendre pourquoi des personnes, comme vous et moi, peuvent en arriver là. Pression de la hiérarchie, objectifs de résultats et de chiffre, rentabilité des soins, surcharge de travail, diminution des effectifs ayant pour conséquence une augmentation du nombre de patients par soignant sont autant de facteurs qui poussent à l'épuisement professionnel. Ces situations particulièrement invivables engendrent de nombreux arrêts de travail, qui ne font qu'augmenter la pression et la surcharge pour le reste du personnel de l'hôpital, qui risque à son tour de souffrir du burn-out. C'est le début d'un cycle dont il est difficile de s'extirper.
Les conséquences sont de deux natures : celles qui affectent le personnel hospitalier, et celles qui indirectement touchent les patients. Comme nous l'avons évoqué précédemment, les arrêts maladies sont l'un des premiers effets des situations d'épuisement professionnel. Sont également à prendre en compte, les désirs de changer de service, ou même de façon plus extrême de se reconvertir professionnellement, les erreurs de traitement dues à la fatigue et à l’inattention, mais également des problèmes plus privées concernant vie familiale et sociale. Le sort des patients en est lui aussi affecté. On peut évoquer prioritairement les erreurs médicales, qui s'avèrent malheureusement parfois fatales. D'autres problèmes se posent pour eux : avoir l'impression de n'être que des numéros derrière une porte ainsi que de voir leur temps d'hospitalisation diminuer pour être conforme aux objectifs de rentabilité. Ces conséquences désastreuses touchent nécessairement l'entité en elle-même à savoir l'hôpital, qui devrait sans doute mieux apprécier la réalité de cette maladie.
Les solutions et les difficultés d'obtenir des informations sur le sujet[modifier | modifier le wikicode]
Néanmoins, nous avons abordé dans notre reportage, le travail d'associations comme Promocom à Lille ou Association France Prévention qui tentent d'apporter de l'aide aux personnes souffrant d’épuisement au travail, mais qui ne se consacrent pas spécialement au monde hospitalier. De plus, le recours à l'association implique une démarche proactive de la personne : c'est à elle de venir chercher de l'aide, elle qui doit se considérer comme malade. Pour que plus de personnes effectuent ces démarches, sans doute faudrait-il que le burn-out soit reconnu comme maladie professionnelle.
Learning log : quels sont nos apprentissages lors de ce cours ?[modifier | modifier le wikicode]
Ce qu’il nous parait d’abord important de dire c’est qu’il a été très intéressant de travailler de cette manière. En effet, le fait de pouvoir monter de toute pièce un tel projet est quelque chose de véritablement stimulant : trouver la problématique et effectuer des recherches par nous-même, planifier puis tourner la vidéo et rédiger l’article, être responsable en fait de l’aboutissement du projet et de la façon avec laquelle on veut y arriver est bien plus satisfaisant quand on en arrive au terme.
Mais les différents constats que nous avons faits sont marquants et véritablement alarmants. Outre une connaissance plus approfondie du monde hospitalier et de son fonctionnement, c’est surtout son mal être qui nous est apparu. En effet, ce projet nous a permis d’approfondir notre connaissance du syndrome du burn out et de voir qu’il gangrène véritablement le monde des blouses blanches. Ce qui est encore plus alarmant, c’est la difficulté que nous avons eu à trouver des informations sur le terrain : le sujet apparaît tabou, il semble que l’on veuille l’étouffer. En cela, nous avons aussi pu ouvrir les yeux sur le secteur hospitalier : à contre cœur, beaucoup sont aujourd’hui obligés de travailler en ayant en tête des objectifs nouveaux de rentabilité et donc de se forcer à travailler en oubliant le côté humain du soin, de la prise en charge des personnes.
C’est donc la notion de développement durable que nous avons également pu approfondir : elle va bien plus loin que la simple idée d’écologie, elle implique certes des notions d’efficacité, d’économie mais implique aussi de mettre en place tous les enjeux humains que les hôpitaux tendent aujourd’hui à perdre.