Favoriser l'émergence et la consolidation de communautés actives autour de ressources ouvertes.

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• • Type de document: Documentation
• • Thème : Coopération
• • Mots clefs: Incubation
• • Défi auquel répond le document :Comment aider les porteurs-euses de communs à travailler ?
• • Maturité: Démarré
• • Date de création : 2023/04/17
• • Auteurs: Benoit De Haas
• • Organisme: La Compagnie des Tiers-Lieux
• Type de service :Incubation - Formation

Modalités de soutiens aux communs développées au sein de la fabrique à communs des tiers-lieux.

Cette page a vocation à formaliser les modalités de soutiens existantes et à produire les retours d'expériences correspondants.

Intention des dispositifs

La fabrique à communs des tiers-lieux cherche à faciliter le développement des ressources libres et ouvertes utiles aux tiers-lieux en soutenant les communautés qui les développent et les animent. Nous faisons l'hypothèse que l'accessibilité des ressources repose principalement sur la capacité des contributeur·ice·s à accompagner les personnes intéressées dans la prise en main, l'usage et l'accès aux ressources. Ce sont les liens de confiance entre des utilisateur·ice·s et la communauté active qui vont permettre de progressivement augmenter le nombre de contributeur·ice·s à la pérennité de la ressource.

Démarche

Émergences

1. Identifier les espaces de potentielles mises en communs. Le choix de dynamiques émergentes à soutenir peut provenir de témoignages ou d'observations des acteur·trices ou de collectifs actifs sur des enjeux de transitions qui pourraient trouver échos ou espaces de diffusion dans les tiers-lieux. Ainsi des demandes sur des ressources pour développer une activité bricothèque, des témoignages de difficultés à produire une communication cohérente et attirante, des interpellations pour mettre en place des budgets contributifs, des témoignages sur les limites rencontrées par les concierges dans l'animation de la communauté ou l'envie de petits lieux de se doter d'un ensemble d'outil numérique de collaborations ont déclenché une implication de l'équipe de la fabrique à communs. Nous avons aussi soutenu le défrichage de sujets comme les monnaies alternatives car nous estimons que des liens politiques sont à tisser entre les mouvements. Nous avons aussi contribué à l'avancement du sujet modèle de données des tiers-lieux qui nous semble être un commun fondamental pour les lieux et leurs soutiens, même s'il peut paraître un peu technique et inaccessible à première vue.
2. Trouver au moins un·e référent·e qui s'engage. L'émergence ne peut avoir lieu que si au moins une personne s'engage à mener un travail sur le sujet. Si plusieurs personnes se rassemblent pour faire équipe tant mieux. La mission sur laquelle ils et elles s'engagent peut être tout ou partie de ce qui est présenté ci dessous.
3. Défricher, rassembler et tester. Le premier cycle d'émergence consiste à établir l'intérêt et la nécessite de faire communauté sur le sujet et d'identifier les premières ressources importantes dont les acteurs·trices des tiers-lieux auraient besoin. Pour cela les pionnier·e·s vont d'abord chercher les ressources existantes et les collectifs actifs sur ce sujet, puis en fonction, tenter de mobiliser des utilisateurs·trices et des contributeurs·trices pour enfin commencer à tester des choses avec les utilisateurs·trices. Ces travaux représentent 5 à 10 jours de travail et sont pour la plupart des enjeux suffisants pour établir l'intérêt de s'investir dans la consolidation de ressources et l'émergence d'une communauté actives auprès des tiers-lieux.
4. Convaincre. Ces premiers travaux permettent de mobiliser les principaux acteurs du soutien au tiers-lieux pour les inviter à cofinancer l'amélioration des ressources, de leur accès et la consolidation de la communauté. Les personnes qui disposent de cette compétence au sein de la communauté émergente rédige un projet en se basant sur les témoignages et cas d'usages des lieux. Elles indiquent ainsi le nombre de personnes impliquées, le nombre de lieux potentiellement compagnonner, le coût de l'amélioration de la ressource, le coût de l'animation de la communauté et le coût de la diffusion de l'information. La communauté ouvre une demande de cofinancement et invite les partenaires, les lieux et les professionnels qui interviennent sur le sujet et qui auraient intérêt à disposer de ressources ouvertes à coinvestir sur cette phase d'émergence.

Consolidations

1. Identifier et rencontrer les communautés actives et leurs ressources. La définition de communauté et de ressources peut être très large. La première étape consiste surtout à rencontrer les personnes concernées. Lorsque l'on identifie une potentielle ressource, nous cherchons à identifier une personne qui contribue au développement, à l'entretien ou à l'accessibilité de celle-ci. Nous cherchons à savoir quel est le périmètre de la ressource, s'il y a communauté active et de quelle nature. Cette rencontre crée la relation et tisse des liens de confiances entre les personnes qui portent la ressource et celles qui soutiennent. Cette première étape permet de mieux parler et diffuser l'information ainsi que de connecter les lieux intéressés avec des personnes et non pas avec des objets.
2. Convaincre. L'envie et la chance de pouvoir soutenir les ressources et communautés actives va reposer sur leur capacité à expliciter les étapes qu'elles ont envie de franchir et la valeur que cela apporte aux lieux. Ainsi une communauté qui propose de cofinancer l'amélioration d'une ressource aura d'autant plus de chance de convaincre si cela se fait à l'occasion du déploiement de cette ressource auprès d'acteurs·trices qui n'y avaient pas encore accès. Nous invitons les communautés à penser l'amélioration de la ressource en même temps que sa diffusion et l'amélioration de son accessibilité. Les cofinancements couvrent ainsi l'amélioration de la ressource, la communication et le temps d'orientation et d'accompagnement et l'animation de la communauté des contributeurs·trices. Les lieux ainsi mobilisés en amont sont invités à cofinancer cette étape pour convaincre les soutiens à abonder.

Cas fictif

Plusieurs lieux indiquent que beaucoup de temps est dédié à la programmation d'ateliers et d'évènements et que les aspects organisationnels et logistiques sont parfois laborieux. Ils rencontrent aussi des limites dans leur capacité à communiquer et à diffuser cette programmation. Quelques personnes décident de se réunir pour travailler sur ce sujet et établir si des ressources communes peuvent être rassembler et animer pour faciliter la vie des lieux sur ce volet.

5 personnes se réunissent, deux salariés de réseaux régionaux qui ont été interpellés par leurs membres sur ces sujets, deux travailleurs·euses des tiers-lieux qui s'intéressent à ces questions et un·e membre de la fabrique à communs qui travaille sur l'évènementiel. La première rencontre leur permet de se connaître et reconnaître, d'échanger sur les besoins et observations, partager leur connaissance des ressources existantes et se mettre en mouvement. La liste des choses à faire qu'ielles se répartissent :

• Identifier les ressources existantes qui peuvent faciliter la programmation et l'animation d'un lieu et trouver des contacts.
• Identifier des réseaux et collectifs qui s'intéressent à ces questions et échanger sur l'intention. (Secteur culturel, jeunesse, social)
• Communiquer sur l'intention sur un maximum de canaux de communication et espaces de coopération et commencer à rassembler des lieux intéressés et de potentiel·le·s contributeurices et soutiens.
• Créer un journal de bord qui va permettre de suivre les actions de ce groupe.
• Créer un espace de documentation qui va permettre de centraliser les ressources, les informations utiles et les bons contacts à destination des lieux qui veulent améliorer leurs pratiques.

Les membres précisent leur niveau d'engagement, le temps qu'ielles dédient au projet. Si une rétribution financière de leur travail facilite leur engagement, ielles cherchent un budget d'amorçage auprès des réseaux de tiers-lieux ou de la fabrique à communs.

Le groupe organise un ou deux temps d'échanges avec des lieux sur le sujet en communiquant sur les forums et en utilisant les canaux de communications des réseaux en place. Après une quinzaine d'échanges téléphoniques en plus et quelques appels lancés sur les espaces de coopérations, le groupe se retrouve avec un premier volume d'informations et l'organise sur une documentation d'orientation des lieux sur ces sujets. Quelques outils intéressants ont été identifiés mais leur prise en main est difficile en autonomie.

Le groupe qui a attiré deux ou trois membres supplémentaires décide d'organiser un petit webinaire pour présenter le travail, faire intervenir des lieux experts et présenter les outils qui facilitent la programmation et l'animation. Deux autres membres décident de se rendre disponibles pour répondre à des sollicitations de lieux sur le sujet ; ils font circuler l'information auprès des réseaux en même temps que la communication sur le webinaire et organisent des rendez-vous régulier d'orientations lors de rencontres mensuelles en ligne.