La fin de l'aventure La Fabrique à Béthune.

De Movilab
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Le tiers-lieu « La Fabrique » à Bethune a été constitué en 2018. Le projet a été monté par l’Indelab qui a initié la dynamique, défini la feuille de route et porté le lancement du projet, son développement pendant plus de 2 ans.

Le projet a ensuite été co-porté par deux structure :

  • Indelab (SCIC) qui s’occupait de toute la partie Fablab, inclusion numérique, fabrication numérique, insertion..; 
  • Bookkafé (SCIC) qui s’occupait de la partie café, Coworking, accueil, vie et animation dans le lieu.

Les deux structures ne sont pas subventionnées par la ville de Béthune. Le seul soutien de la ville était la mise à disposition du local pour le projet (ce qui représente autour de 50 000 € par an).

Le maire avait une permanence au sein du lieu. Les acteurs réalisent maintenant que le maire s’est servi du projet pour se mettre en avant, être au contact des habitants, dans une logique électoraliste.

Début juin, l’Indelab et le Bookkafé ont été contactés par un agent de la mairie (par téléphone) qui leur a dit qu’ils devraient quitter les lieux à la fin de leur convention de mise à disposition (soit dans 2 mois : le 31 aout 2020). Sans plus de justification et ce alors que le tiers-lieu fonctionnait très bien et que les deux structure s avaient des perspectives de bénéfices en 2021 après 3 ans de construction du projet et d’agrégation d’un communauté de plus de 500 habitants autour du lieu.

Suite à cet échange, plus aucune nouvelle de la mairie qui ne répondait pas aux sollicitations.

Alors même que les acteurs avaient proposé à la mairie de reprendre le bail et donc de payer un loyer pour occuper le lieu.

Les acteurs ont fait part de la situation à la presse. La mairie répondant par presse interposée que ce n’était pas elle qui délogée les structures mais les structures qui souhaitaient partir…

Finalement un rendez-vous entre la mairie et l’Indelab a été obtenu et s’est tenu le 7 juillet.

Le maire n’était pas présent à ce rendez-vous, l’Indelab a rencontré deux élus de la majorité (dont la femme du maire qui est 4ème adjointe).

Quand ce rendez-vous est intervenu cela faisait déjà 15 jours ou trois semaines que les acteurs n'avaient pas de nouvelles et de réponses suite à l'annonce du départ. Ils ont eu le temps de se faire à l’idée de la fin du projet. 

Pendant ces semaines d’attente, la mairie a appelé d’autres acteurs du territoire pour leur proposer de prendre la gestion d’une partie du lieu, sans en parler à l’Indelab ou au Bookkafé. Ces acteurs ont refusé et ont alerté Indelab et le Bookkafé sur ces démarches de la mairie.

Lors de la rencontre du 7 juillet, la mairie a proposé une prolongation d’un an à Indelab, il semblerait que ce soit parce qu'ils ont réalisé qu’ils avaient besoin de l’Indelab pour gérer la partie fablab du lieu.

La mairie pensant qu’elle pouvait gérer par elle-même le reste du projet et souhaitant reprendre la main sur le lieu. Sans donner d’explication ni à l’Indelab ni au Bookkafé sur ses raisons.

L’avis de Nabil sur cette reprise en main est le suivant : "On n’est pas assez glamour car on amène des foyers de jeunes travailleurs, des publics handicapés, des personnes en difficulté qui viennent apprendre et partager. La mairie veut quelque chose qui brille plus, un lieu totem de ce qu’elle appelle la « Smart City »."

L’Indelab et le Bookkafé ont tous les deux un autre lieu à Bruay. Le projet de Béthune leur a causé des pertes jusqu’à aujourd’hui, et les bénévoles des deux structures se sont énormément impliqués pour que le projet fonctionne, pari qu’ils avaient réussi, espérant un retour sur investissement en 2021et 2022.

Après ce mois dans le vide, sans réponse et sans considération de la mairie, les deux structures n’ont plus envie de se battre… Ils gèrent un tiers-lieu au service des habitants et du territoire depuis 2 ans, ils proposaient de continuer à le faire et la mairie leur oppose un refus. Ils n’ont pas la force de se battre car « c’est déjà ce qu’on fait au quotidien et avec ce retour on ne peut plus travailler avec la mairie », « on ne peut pas aider quelqu’un qui refuse notre aide ».

Ils auraient pu faire un recours en justice et faire plus de bruit (manifestations, etc…) mais ils ne souhaitent pas le faire car cela minerait le projet qui va suivre et ils ne sont pas dans cette optique. Ils préfèrent laisser la place et refusent de rentre dans un projet qui leur semble maintenant uniquement politique, au mauvais sens du terme.

En conclusion, ce sont aujourd'hui deux personnes (une à temps plein et une à mi-temps) qui perdent leur emploi…

Un beau gâchis…

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