Inclusion numérique par le Faire

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En 2022 nous1 avons mené une enquête auprès de 26 fablabs et lieux du faire en Occitanie, soit à peu près la moitié des lieux référencés. Il s'agissait de comprendre ces espaces de vie, et la manière dont ils "font réseau", activité revendiquée comme nous avions pu le constater au cours d'observations antérieures23. Les différents lieux ont donc listé leurs activités, mais ont aussi expliqué grâce à un outil développé dans cet objectif, leurs partenariats, la manière dont ils s'étaient construits. L'inclusion numérique fait partie de ces activités, partenariats, projets, ce qui nous a permis de documenter ce qu'en font les FabLabs et Lieux du Faire, comment, pourquoi et avec qui4.

Les fablabs et lieux du faire travaillent en réseau entre eux, partageant des compétences, des connaissances, des opportunités, mais aussi des contacts avec différentes institutions ou entreprises leur permettant d'avoir finalement accès à un réseau de partenaires beaucoup plus importants que ne le permettrait leur taille, ou leurs propres activités1.

L'inclusion numérique est une des activités qui repose à la fois sur le rapport de ces lieux au numérique, par la fabrication, la nature des échanges qui y ont lieu, les formations, les domaines dans lesquels ils sont intégrés. Il s'agit alors de familiariser, faire découvrir des technologies, des possibilités dans un cadre ouvert, sans jugement préalable, par l'intermédiaire de formations courtes, ou de parcours plus longs, mais surtout de la possibilité de revenir, tester, mettre en oeuvre, échouer, demander conseils, ou réussir à fabriquer.

Rester inclus numériquement nécessite de se tenir à jour par des boucles d'itération, donc de continuer à apprendre, le plus souvent en autodidactie, ce qui nécessite un engagement de l'individu, qui peut être favorisé par le mode de fonctionnement des fablabs et lieux du faire, mais aussi par les personnes qui les portent ou y participent. S'il ne s'agit pas ici d'apprendre à accéder aux services publics par des outils numériques, la familiarisation avec des logiciels, et réseaux d'échanges peut être un atout.

Mais cela repose sur des moyens, permettant l'ouverture large des lieux, la présence de personnes capables de les animer et de créer les ponts nécessaires pour franchir la frontière de l'exclusion numérique, pour des publics fragiles ou des professionnels n'ayant pas encore eu le temps ou les formations nécessaires.

Par ailleurs, le travail sur l'inclusion numérique est aussi un moyen de faire travailler ensemble des structures ou des services qui n'en ont pas toujours l'occasion, et d'aller vers des publics qui ne seraient pas forcément les plus familiers de ces lieux et des services qui y sont offerts.

1Chauvac et al., « Réseaux partenariats Les Fablabs et Espaces du faire au coeur des territoires - Rapport final ».


1Nathalie Chauvac et al., « Réseaux partenariats Les Fablabs et Espaces du faire au coeur des territoires - Rapport final » (Toulouse: Région Occitanie, janvier 2023).

2Martine Azam, Nathalie Chauvac, et Laurence Cloutier, « Quand un tiers-lieu devient multiple. Chronique d’une hybridation »,Recherches sociologiques et anthropologiques, no46‑2 (1 décembre 2015): 87‑104.

3Nathalie Chauvac, Laurence Cloutier, et Martine Azam, « Interstices et interactions – Tiers lieux et Fablabs au cœur de la nouvelle révolution industrielle ? » (XX° congrès de l’AISLF - Sociétés en mouvement, sociologie en changement, Montréal, Québec, juillet 2016).

4l'analyse des activités d'inclusion numérique dans les fablabs et lieux du faire enquêtés est disponible ici : https://seafile.scool.coop/f/b0efc22a9ff64392899f/

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